Archéologie, patrimoine et archives, Les fouilles anciennes à Ras Shamra et à Minet el-Beida, I, Ras Shamra – Ougarit XXV, Éd. Peeters, Leuven, 428 p. (dir.), 2017,
Le volume Ras Shamra – Ougarit XXV est le premier livre d’une série intitulée Archéologie, patrimoine, archives, initiée par Valérie Matoïan, dont l’objectif est de rassembler des études portant plus spécifiquement sur l’exploitation scientifique des archives des fouilles anciennes de la Mission archéologique de Ras Shamra. L’ouvrage comporte vingt-deux articles auxquels ont contribué quinze membres de la mission, rejoints par deux collaborateurs extérieurs. Ces recherches sont fondées sur l’édition d’une riche documentation pour une grande part inédite. Les documents d’archives analysés sont de nature variée : notes de fouille, cahiers d’inventaires, plans, dessins, photographies, moulages d’objets et de tablettes… Les fouilles conduites sous la direction de Claude Schaeffer sont de loin les mieux représentées et nombre de documents font partie du « Fonds C. Schaeffer » du Service des archives du Collège de France. Toutefois, les fonds documentaires de la mission, du musée du Louvre et des Archives nationales, de même que des collections privées sont aussi mis à contribution.L’éventail des thématiques traitées est large. Plusieurs études abordent l’histoire des recherches à Ras Shamra et à Minet el-Beida, avec des éclairages plus spécifiques sur les premières campagnes, sur des collaborateurs de C. Schaeffer, archéologues ou architectes, voire encore sur la gestion et la préservation du patrimoine, venant ainsi nourrir une réflexion épistémologique.D’autres articles, rédigés par des spécialistes de plusieurs disciplines (archéologues, historiens, épigraphistes, archéozoologues), analysent des témoins de la civilisation ougaritique, productions locales ou importations datant en majorité de la période du Bronze récent. Ils livrent une documentation neuve sur des objets inédits (sceaux-cylindres, scarabées, rhytons, figurines-plaquettes, « appliques murales », baignoires…), apportent des données permettant une meilleure contextualisation des œuvres, ou des précisions sur l’état de conservation d’objets au moment de leur découverte ou après leur nettoyage, révélant parfois unélément de leur décor, voire même une nouvelle inscription.Une dernière contribution présente les résultats d’un programme en cours d’analyse diachronique des paysages (xixe – xxie siècles) fondé notamment sur la documentation photographique ancienne, entrepris par les géographes de la mission selon une approche novatrice pour cette région du Levant.Enfin, les trois premiers dossiers d’un programme de cartographie numérique thématique à l’échelle de la région, initié en 2016, viennent clore ce volume. Celui-ci correspond au volet scientifique de l’opération de valorisation – intitulée « Ougarit, entre Orient et Occident. La mission d’Ougarit et son héritage » – qui s’est tenue au Collège de France, en septembre 2016, et au Ministère des Affaires étrangères et du Développement international, en novembre 2016.